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Eh bien non ! La littérature japonaise ne s’arrête pas aux mangas ! La culture japonaise est riche par son histoire. Parcourant plusieurs époques et ères, la littérature japonaise a su s’adapter à chaque époque et culture qui ont émergé avec le temps.
Les Éditions Baudelaire vous proposent de découvrir quelques classiques de la littérature japonaise à découvrir et lire sans modération !
La littérature japonaise s’étend sur quinze siècles d’écrits. Elle fut fortement influencée par la littérature chinoise mais a connu une certaine évolution lorsqu’au XIXe siècle, le Japon s’ouvrit au monde. Cette période est un tournant dans l’Histoire du Japon. Ce pays, qui vécut pendant des siècles loin de l’influence culturelle et technologique occidentale, se voit soudainement chamboulé par une manière de vivre opposée en tout point aux siècles de tradition et entre, de ce fait, dans l’ère de la modernité. Cette émergence a ainsi permis au Japon de découvrir et d’adopter d’autres formes de littérature, de style et de moyens d’expression qui lui sont aujourd’hui caractéristiques.
Si au début du XXe siècle la littérature japonaise décline progressivement pour laisser place à la censure et à la propagande, elle parvient à se populariser à nouveau auprès des lecteurs dès les années 50. Pour les écrivains japonais, la Seconde Guerre mondiale est une immense source d’inspiration, et décrire toute l’intensité des horreurs vécues par les populations devient fondamental. Depuis cette période bouleversante, les écrits japonais ont le vent en poupe. Dès les années 70, le monde entier commence à découvrir et apprécier la littérature japonaise et ses particularités.
Aujourd’hui, la littérature nippone séduit les lecteurs par son anticonformisme et son étrangeté. Ce qui plaît le plus, c’est essentiellement que les auteurs ne s’embarrassent pas de formules alambiquées, trop « littéraires », pour faire croire la plupart du temps que leur récit est sensationnel. La simplicité et le fait d’aller droit au but sont sans aucun doute le trait de caractère absolu des romans japonais.
Le Dit du Genji, ce grand classique de la littérature universelle dont Borges disait qu’il n’a jamais été égalé, fut écrit au début du onzième siècle par Dame Murasaki, une aristocrate qui vécut à la cour impériale de l’actuelle ville de Kyoto.
Ce roman-fleuve, qui retrace le destin politique et la riche vie amoureuse d’un prince, le Genji, vaut autant par la vigueur de la narration que par l’évocation d’un climat, une atmosphère, un état d’âme, les accords d’une cithare ou le parfum d’un prunier en fleur – illustration parfaite de l’impermanence de ce monde et de la vanité ultime de toute entreprise humaine.
Dans une traduction extrêmement élégante d’André Beaujard, découvrez les Notes de chevet de Sei Shônagon, considéré comme l’un des plus beaux livres de la littérature japonaise. Composées dans les premières années du XIe siècle, au moment de la plus haute splendeur de la civilisation de Heian, les Notes de chevet appartiennent au genre sushi (comprenez là les « écrits intimes », un genre très répandu au Japon).
Cet ouvrage intriguant propose, sous forme de tableaux, de portraits, d’historiettes et de récits, une illustration du Japon sous les Fujiwara. Sei Shônagon est une des plus illustres parmi les grands écrivains féminins du Japon.
La Femme des sables est incontestablement l’un des plus grands romans de la littérature japonaise contemporaine. Traduit dans le monde entier, il a été couronné, au Japon, par le prix Akutagawa (1962) et, en France, par le prix du Meilleur Livre étranger (1967).
Un professeur parti à la découverte de quelque insecte des sables échoue dans un petit village du fond des dunes – village dont il ne pourra plus sortir. Comme les autres habitants, le voilà prisonnier du sable : le sable qui envahit tout, qui s’infiltre dans la moindre fissure et qu’il faut sans répit rejeter. Particulièrement dans le trou où est tapie la maisonnette qu’il habite en compagnie d’une femme fruste, vraie maîtresse servante. Jour après jour, mois après mois, l’homme et la femme rejettent le sable. Cet esclavage est la condition même de leur survie. Lassé de cette routine, l’homme tentera de s’échapper, de retrouver sa liberté…
Ce roman insolite, d’une extraordinaire richesse, dur et angoissant, retrouve la dimension des mythes éternels. Il ne s’agit de rien d’autre que de la condition humaine avec ses limites désespérantes, ses illusions et ses espoirs.
Publié pour la première fois en 1978, ce livre culte – c’est même l’un des favoris d’Amélie Nothomb – offre aux lecteurs une réflexion sur la conception japonaise du beau.
Dans ce très court essai, Tanizaki nous parle d’un Japon aujourd’hui disparu mais dont l’onde de choc continue de se faire sentir aujourd’hui. Car, si son ode à la faveur de l’obscurité peut être lue de manière historique, artistique ou même folklorique, elle est également une exceptionnelle mise en abyme de la manière dont fonctionne une modernité qui oublie d’où elle vient. Que restera-t-il quand tout s’éteindra à nouveau ? D’après l’auteur, il restera l’obscurité car c’est du néant que jaillit la lumière.
Au début du XXe siècle, les poètes commencent à s’éloigner de la forme traditionnelle de la poésie japonaise, jugée trop statique et qui ne leur permet plus de s’exprimer. Mais les Japonais continuent à trouver le poème court séduisant. Commence alors une cohabitation entre les différentes approches du vers libre et la poésie plus traditionnelle du haïku.
Né il y a trois siècles au Japon, le haïku est la forme poétique la plus courte du monde. De Bashô jusqu’aux poètes contemporains, en passant par Buson, Issa, Shiki et bien d’autres, Haïku est la première anthologie à présenter un panorama complet de ce genre littéraire, en lequel on a pu voir le plus parfait accomplissement de l’esthétique japonaise.
Avec ces quelques ouvrages, tous plus fascinants et étonnants les uns que les autres, vous voilà prêts à voyager au pays du soleil-levant !