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Par définition, le terme « théâtre » peut s’employer dans plusieurs cas : il peut être, en premier lieu, le genre littéraire qui se lit et s’étudie, mais il peut aussi définir l’espace où les pièces sont jouées.
Autrefois, le théâtre était une véritable institution, et voir une pièce de théâtre s’apparentait à un devoir du citoyen. Notre rapport au théâtre était radicalement différent, comparé à aujourd’hui.
Pour mieux comprendre le théâtre de maintenant, il est nécessaire de faire un petit bond dans le temps. Cette semaine, les Éditions Baudelaire vous proposent une présentation claire de ce qu’est le théâtre et de ses origines !
À l’origine, le mot théâtre vient de « théô », en grec, qui signifie « regarder ». Il s’agit d’un art qui se doit d’être vu, pas lu. Initialement, tous les textes étaient uniquement écrits afin d’être représentés et joués.
Le théâtre provient de Grèce antique. Il tire son origine du dieu grec Dionysos, auquel on vouait un véritable culte : de nombreux cortèges chantaient ses louanges et contaient à tous les spectateurs l’histoire de ce dieu.
Si au début le texte clamé s’apparentait à un poème narratif, il s’est rapidement enrichi pour finalement ressembler à l’ébauche d’une pièce de théâtre, sous la forme qu’on lui connaît aujourd’hui.
Traditionnellement, le théâtre se jouait à ciel ouvert. Les acteurs portaient des masques et des cothurnes (des chaussures surélevées qui donnaient, volontairement, une démarche non naturelle). Par la suite, les coutumes et l’idée que les lecteurs et spectateurs se faisaient du théâtre ont considérablement évoluées.
Au XIIIe siècle, les pièces de théâtres sont représentées sur la place du village. Seuls les villageois y assistent ; les seigneurs préférant les ballets et les tournois.
Deux genres théâtraux sont populaires à cette période :
Autrefois gratuites et proposées à tous, les pièces de théâtre deviennent officiellement payantes dès le XIVe siècle. Ce faisant, elles sont désormais jouées dans des lieux plus discrets et restreints, et non plus au centre des villages.
Le XVIIe siècle représente un tournant capital dans l’histoire du théâtre. En effet, plusieurs nouveautés sont mises en place : le métier de « comédien de théâtre » commence à être reconnu – bien qu’encore méprisé par l’Église –, et les femmes peuvent enfin monter sur les planches.
En 1630, le cardinal de Richelieu reconnaît officiellement le théâtre comme un art à part entière. Suite à cela, de nombreuses pièces sont créées et jouées à la cour du Roi. Cependant, les comédiens se heurtent à l’hostilité du clergé, qui considère qu’ils doivent être expulsés de l’Église.
Durant ce siècle, deux genres théâtraux bien distincts coexistent :
Chacun de ces genres possède ses propres caractéristiques, qu’il convient de respecter. Bien que la tragédie représente, durant ce siècle, le genre noble par excellence, la comédie est défendue et représentée avec passion par Molière.
Au XVIIIe siècle, le théâtre n’est plus seulement une source de divertissement amusante, il devient un outil pédagogique très utile. Pour Diderot et Voltaire, le théâtre peut éclairer les Hommes si leurs vices et vertus sont finement représentés sur scène.
Le théâtre devient plus « profond », et s’éloigne des genres codifiés de son époque. Chez Marivaux, par exemple, les personnages de théâtre ne sont plus des héros tragiques ou simplement comiques, mais sont en proie à un questionnement sur leur identité. Les sentiments et les interrogations personnelles sont mis à l’honneur.
Au XIXe siècle, époque du mouvement culturel du romantisme, toutes les règles imposées au théâtre (et plus généralement en littérature, comme ce fut le cas pour la poésie) sont abandonnées. Les comédies et tragédies font place aux drames romantiques. Cette nouvelle forme de théâtre, imaginée par des auteurs tels que Alexandre Dumas, Victor Hugo, ou Alfred de Musset, renonce au maintien des trois unités (lieu, temps, action) et au respect de la bienséance, et l’intrigue se centre sur les sentiments des héros de la pièce.
À partir du XXe siècle, le théâtre emprunte de nombreuses voies. Certains auteurs, comme Samuel Beckett ou Eugène Ionesco, développent le théâtre de l’absurde dans la période de l’après-guerre, dont l’objectif est de donner une image drôle et effrayante de réalisme de l’humanité. Cette période connaît également le retour des tragédies, délaissées par les romantiques. Jean Giraudoux et Jean Anouilh, pour ne citer qu’eux, s’approprient les mythes antiques et les adaptent au contexte socioculturel de l’époque.
Pour approfondir le sujet, nous vous partagerons prochainement nos « trucs et astuces » pour parvenir à rédiger un texte de pièce de théâtre !