Écrire un livre : 7 fautes d'orthographe à bannir

Écrire un livre : 7 fautes à bannir

Ce n’est plus à prouver, écrire correctement français n’est pas toujours une mince affaire. Il est difficile de garder en mémoire tous ces tableaux de conjugaison, ces règles alambiquées de grammaire et d’orthographe qu’on nous rabâchait à l’école, sans parler de la ribambelle d’exceptions qui vont avec.

Malgré tout, déjouer les pièges de la langue française lors de l’écriture de votre manuscrit est fondamental : on accordera bien plus de crédit et de valeur à votre ouvrage si celui-ci est rédigé sans fautes.

Cette semaine, les Éditions Baudelaire font le point avec vous sur sept fautes à bannir de vos manuscrits. Un peu de volonté et de bon sens, c’est tout ce qu’il vous faut pour révéler tout le potentiel de votre œuvre !

1.      Les fautes d’orthographe 

a)      L’accord du participe passé 

Attaquons-nous d’entrée de jeu au pire cauchemar des écrivains, l’accord du participe passé.

Vous vous souvenez très certainement des règles suivantes :

  • Avec l’auxiliaire « être », on accorde le participe passé avec le sujet auquel il se réfère.

Ex : Cet article est fait pour vous aider.

  • Avec l’auxiliaire « avoir », on accorde le participe passé avec le COD seulement si ce dernier est placé avant le verbe.

Ex : Les règles d’orthographe que j’ai apprises m’ont bien aidé.

Dans les faits, l’accord du participe passé est bien plus complexe et ne se résume pas qu’à ces deux règles. En revanche, celles-ci vous serviront de base pour ne plus confondre participe passé et verbe à l’infinitif !

Ex : Après avoir rédigé mon manuscrit, je l’ai envoyé.

et non pas : Après avoir rédiger mon manuscrit, je l’ai envoyer.

Pour éviter la confusion entre l’infinitif et le participe passé des verbes du premier groupe, vous pouvez remplacer votre verbe par un verbe du troisième groupe.

Ex : Le livre que j’ai publié est un roman (que j’ai fait) : on a affaire à un participe passé

J’aurais dû publier mon livre plus tôt (j’aurais dû vendre mon livre) : on a affaire à un infinitif

b) Adjectif ou participe présent ?

En français, on fait la distinction entre le participe présent et l’adjectif verbal. Bien que dans certains cas, ces deux formes sont identiques, il faut rester vigilant afin de ne pas commettre de fautes d’orthographe. Prenons un exemple :

  • L’écriture est un travail fatigant = on a affaire à un adjectif verbal, il s’accorde en genre et en nombre avec le sujet auquel il se réfère.
  • Toutes ces règles sont des casse-tête fatiguant les neurones = on a affaire au participe présent ; il est invariable et peut être remplacé par le verbe conjugué (qui fatiguent)

Notez que fatigant (adjectif) et fatiguant (participe présent) ne s’écrivent pas de la même façon ! De nombreux mots sont à distinguer les uns des autres : violent/violant ; excellent/excellant ; divergent/divergeant ; etc. Soyez attentifs !

2. Les fautes de syntaxe 

a) Commencer une phrase par une apposition 

La syntaxe est la manière de disposer les mots dans une phrase, en cohérence les uns avec les autres. Une des fautes de syntaxe les plus répandues survient lorsque la phrase commence par une apposition. En d’autres mots, plutôt que d’écrire J’ai terminé mon roman à la sueur de mon front

On écrit : À la sueur de mon front, j’ai terminé mon livre.

Sans que l’on s’en rende toujours compte à l’oreille, certaines phrases perdent leur cohérence si l’apposition n’est pas écrite correctement :

Écrivain en herbe, la jeunesse de Proust est bercée par les livres.

Vous ne voyez pas l’incohérence ? Le sujet n’est pas le même entre le premier segment de la phrase (Proust, l’« écrivain en herbe ») et le second (sa jeunesse).

Pour rendre la phrase cohérente, il faudrait écrire : Écrivain en herbe, Proust passe une jeunesse bercée par les livres.

b) Accord d’un sujet avec une valeur numérique 

Lorsqu’un sujet est accompagné d’une précision numérique (la majorité, la plupart, nombre de…), il faut parfois se creuser les méninges pour faire convenablement l’accord. Dans plusieurs cas, l’accord au pluriel comme au singulier est admis :

  • La plupart/ la majorité des fautes de français est/sont facile(s) à rectifier.
  • Un pour cent des lecteurs est/sont centenaire(s).
  • Un million de Français lit/lisent le journal tous les jours.

En revanche, on écrira toujours au pluriel :

  • Nombre de fautes d’orthographe pourraient être évitées.
  • Les lecteurs sont partagés : cinquante pour cent préfèrent la fantaisie à la science-fiction.
  • Beaucoup/peu/tant de livres restent encore à découvrir.

3. Les fautes typographiques 

a) Présentation d’une citation 

Comment insérer une citation dans votre texte ? En italique ? En italique et entre guillemets ? Pour ne plus faire d’erreurs, nous allons préciser un peu les choses :

Lorsqu’elle est incorporée au cœur du texte, la citation doit se présenter entre guillemets et uniquement entre guillemets. L’italique n’est pas facultatif, il est à prohiber !

Lorsque la citation est hors du texte (en introduction de chapitre, par exemple), vous avez le choix de la mettre en italique ou entre guillemets. Cependant, ne cumulez pas les deux !

b) L’emploi des majuscules 

Les majuscules marquent le début des phrases ou des noms propres. En dehors de cela, elles sont à utiliser avec parcimonie ! Les noms de famille ne s’écrivent jamais entièrement en capitales, de même pour les noms de villes, de pays… Seule la première lettre du nom est à distinguer des autres.

Les matières scolaires (à l’exception de l’Histoire), les champs professionnels, artistiques et scientifiques ainsi que les grands concepts ne prennent pas de majuscule : on écrit « la philosophie », « la médecine », « la poésie », « la vérité », « l’amour », « la peinture »… à moins que ces idées se présentent sous les traits d’allégorie (personnification d’un concept).

Rappelons aussi que « Monsieur », « Madame » et « Mademoiselle » prennent une majuscule lorsqu’ils sont employés comme titres de politesse dans une correspondance, mais aussi dans une adresse ou dans les titres d’ouvrage : « Cher Monsieur… », « Mademoiselle Rose, 18 rue des rosiers… », Madame Bovary, etc.

c) Écrire les nombres ordinaux 

« Premier », « deuxième », « troisième », « centième » sont qualifiés de nombres « ordinaux ». Les écrire en toutes lettres ne pose pas vraiment de problème. Lorsqu’on passe aux abréviations, c’est une autre paire de manches.

Pour ne pas faire de faute, on les écrit sans accent et avec le « e » en exposant, comme dans « 2e ». Seules exceptions : premier s’abrège en « 1er » et première en « 1re».

Amoureux de la langue et de la littérature, c’est à vous de jouer maintenant ! En bannissant ces sept fautes de vos manuscrits, vous êtes sûrs de mettre toutes les chances de votre côté. Ouvrez bien les yeux et soyez rigoureux dans vos relectures.

Pour gagner en efficacité, vous pouvez jeter un œil à l’article « Comment bien relire son texte ».

Crédit image : pixabay

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