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Si la poésie est un genre littéraire à part entière, sa définition ne va toutefois pas de soi. Selon le sens commun, tout texte versifié et soumis à des contraintes formelles peut être considéré comme un poème.
En réalité, le genre poétique a vu ses codes et ses règles évoluer au fil des siècles. Aujourd’hui, la poésie contemporaine n’a plus grand-chose à voir avec la poésie antique ou médiévale. Ses codes, ses objectifs et ses règles formelles ne sont plus les mêmes.
Cette semaine, les Éditions Baudelaire vous proposent une présentation claire de ce qu’est la poésie et de ses origines !
Le genre poétique est très ancien, puisqu’il remonte avant l’existence même de l’écriture.
Il y a bien longtemps, la poésie était orale, transmise et contée par les aèdes et chantée. Au Moyen-Âge, par exemple, les troubadours étaient considérés comme les premiers poètes. C’est d’ailleurs à cette période que les premiers codes de la poésie ont été définis. La poésie médiévale était essentiellement lyrique et traitait du désir et du sentiment amoureux. Parfois considérés comme « désuets », les poèmes avaient alors pour principal objectif d’amuser le roi et sa cour.
Avec l’invention de l’imprimerie au XVe siècle, la poésie devient davantage un art qui se transmet par l’écrit. De ce fait, on assiste dès la Renaissance à un renouveau poétique avec l’apparition du sonnet, réalisé à l’aide de modèles inspirés des écrits du poète italien Pétrarque. La poésie retrouve alors sa noblesse d’antan, semblable aux chants et poèmes antiques, et traite de sujets plus « sérieux », tels que la contemplation du monde ou encore la fragilité de la vie et des êtres. C’est à cette période qu’apparaît la Pléiade, un mouvement regroupant de nombreux poètes connus tels que Ronsard ou Du Bellay, qui se battent en faveur de l’enrichissement de la langue française et pensent être inspirés par les dieux.
Durant le XVIe siècle, la poésie devient également un art engagé de protestation puisque certains poètes, à travers leurs écrits aux tonalités tragiques et épiques, prennent parti lors des nombreuses guerres de Religion de l’époque.
Dès le XVIIe siècle, la poésie se modernise et abandonne ses modèles inspirés de l’Antiquité. Elle s’intéresse à des thèmes qui fascinent les poètes, tels que la mort, l’éphémère ou la fuite du temps… François Villon et Théophile de Viau sont les chefs de file de ce mouvement baroque. Dans la deuxième moitié de ce siècle, les domaines artistiques ne sont plus libres et deviennent contrôlés par le pouvoir royal qui décide des codes et des règles précises à suivre. La poésie doit désormais être parfaite, plaire, instruire et faire preuve de simplicité.
Le XVIIIe siècle est capital dans l’histoire de la poésie française, puisqu’il la redécouvre et l’ouvre au champ des possibles. Les poètes renouent avec l’écriture lyrique du Moyen-Âge et exploitent le thème du romantisme tout en dénonçant l’injustice et la misère de la société. Le poète le plus connu de ce mouvement est Victor Hugo.
Les héritiers de cette période « romantique » sont appelés les poètes maudits. Incompris et rejetés, ils souhaitent, à travers leur poésie, recréer le monde. C’est le cas de Baudelaire, Rimbaud, ou Verlaine. Avec eux, la poésie n’est plus codifiée ni cadrée.
Au XIXe siècle, elle se modernise et prend des formes diverses, à travers les vers libres et les poèmes en prose. Les contraintes formelles et stylistiques rencontrées lors des siècles précédents n’existent plus. À l’issue de la Première Guerre mondiale, la poésie devient un jeu. Traumatisés par l’horreur des combats, les poètes cherchent à éveiller les esprits et à convaincre de garder espoir. L’argot et l’humour deviennent des armes redoutables.
Qu’elle soit en prose ou en vers, codifiée ou strictement libre, la poésie est avant tout une forme de langage permettant aux auteurs d’exprimer à leur convenance leurs sentiments, pensées et sensations.
Pour approfondir le sujet, nous vous partagerons prochainement les « trucs et astuces » pour apprendre à bien rédiger un poème !