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Que nous soyons de fervents lecteurs ou pas, impossible de passer à côté de ce phénomène incontournable. En France, la rentrée littéraire s’impose dès le mois de septembre pour bon nombre d’auteurs, d’éditeurs et de libraires.
Pourtant, bien que nous en entendions beaucoup parler, nous en savons peu à son propos. Quelles sont les origines de la rentrée littéraire ? Que représente-t-elle réellement ? Cette semaine, les Éditions Baudelaire vous éclairent sur le sujet !
La rentrée littéraire est une période commerciale qui a lieu chaque année, d’août à novembre. Cet événement, purement francophone, ne date pas d’hier et s’est progressivement installé dans l’univers du livre.
À l’origine, cette notion de « rentrée » apparaît au XIXe siècle. Le poète Stéphane Mallarmé parle de « rentrée théâtrale » pour désigner la rentrée culturelle. En effet, chaque mois de septembre, de nouvelles pièces de théâtre étaient montées et jouées.
Mais le sens de rentrée littéraire tel qu’on le connaît aujourd’hui s’est davantage structuré avec la création des prix littéraires.
En 1903, les frères Goncourt lancent leur célèbre prix littéraire et permettent ainsi à la rentrée littéraire de prendre de l’ampleur. Année après année, d’autres prix littéraires sont créés et, dans l’espoir de voir chacune de leurs publications remporter ces précieux sésames attribués au mois de novembre, les éditeurs choisissent de faire paraître leurs ouvrages les plus prometteurs dès la fin de l’été.
La médiatisation autour de la rentrée littéraire est donc lancée et s’impose naturellement dans la presse et les médias.
Depuis sa création, la rentrée littéraire est devenue un rendez-vous incontournable dans les librairies.
Mais pourquoi cette tradition continue-t-elle d’être perpétuée ? Principalement car la rentrée littéraire répond au besoin commercial des éditeurs. En effet, l’obtention d’un prix littéraire encourage grandement les ventes de livres. Le lauréat du Prix Goncourt, par exemple, se vend en moyenne à plus de 400 000 exemplaires chaque année. Les éditeurs ont donc tout intérêt à faire paraître leurs meilleurs titres à cette période s’ils veulent espérer un maximum de ventes et de retombées médiatiques.
On pourrait croire que cet événement permet la mise en avant d’auteurs et d’ouvrages méconnus. En réalité, les journalistes se focalisent bien souvent sur les titres et les noms les plus célèbres. Il s’agit donc principalement d’ouvrages publiés par des maisons d’édition à compte d’éditeur. Durant cette période, les libraires font alors le choix de mettre en avant ces ouvrages-là.
Pour les plus petites maisons d’édition et les livres autoédités, la rentrée littéraire n’a en réalité pas grand intérêt. Chaque année, plus de 500 ouvrages sont publiés à cette période. Les titres les moins connus passent donc le plus souvent totalement inaperçus auprès du public et des critiques.
Pourtant, il ne faut pas perdre espoir : en 2018, Marco Koskas publie en autoédition sur la plateforme Amazon Bande de Français, qui fera partie des 17 romans retenus lors de la première sélection du Prix Renaudot.
Vous l’aurez compris, la rentrée littéraire est un phénomène important et permet à la littérature de rester attractive en maintenant un espace de débat autour d’elle.
Elle reste encore, des années après sa mise en place, en haut de l’affiche dans la vie culturelle et prouve que les livres ont encore de beaux jours devant eux !