Les différents types de narrateurs

Les différents types de narrateurs

Choisir le type de narrateur, c’est choisir la perspective à travers laquelle votre histoire prendra vie. Dans la littérature, trois types de narration sont les plus courants : la narration à la première personne, la narration à la troisième personne focalisée sur un seul personnage, et la narration omnisciente.

Les Éditions Baudelaire vous présentent les 3 différents types de narrateurs.

La narration à la première personne

Avec cette forme narrative, le personnage principal est le narrateur de son propre récit, s’exprimant au « je » et intégrant la plupart des événements qui surviennent autour de lui. Le texte est souvent imprégné du point de vue particulier et du langage du narrateur.

Par exemple, on pourrait lire : « Je n’avais pas envie de voir cette grosse tête de pioche » plutôt que : « Jean ne voulait pas voir cet imbécile ». Bien qu’il soit possible d’employer une approche similaire en narration à la troisième personne, c’est plus fréquent dans celle à la première personne.

Si vous choisissez ce type de narration, gardez à l’esprit que vous serez confiné à la perspective d’un seul personnage, limité par ses propres perceptions pour décrire ce qui se passe autour de lui. Il ne pourra pas connaître, par exemple, les pensées des autres (bien qu’il puisse essayer de les deviner).

La narration à la troisième personne

Dans d’autres types de récits, la narration se fait à la troisième personne. Mais de manière semblable à la narration à la première personne, elle se limite à la perspective du personnage principal – sans offrir un accès aux pensées d’autres personnages.

Ainsi, l’histoire est toujours racontée à travers les perceptions sensorielles d’un seul personnage, mais avec un narrateur externe au récit.

Par exemple, on pourrait écrire : « Frédéric marcha vers sa maison qu’il aimait tant ; sa mère l’observait à travers la fenêtre avec une expression en colère », mais à l’inverse, on ne pourrait pas écrire : « Frédéric marcha vers sa maison que ses parents avaient repeinte pendant son absence, sans lui en parler. Sa mère était contrariée qu’il n’ait pas participé aux travaux ; elle l’attendait, scrutant par la fenêtre. »

Dans le second exemple, des informations que Frédéric ne connaît pas sont révélées. Dans une narration à la troisième personne centrée sur un seul personnage, cela n’est pas rendu possible.

La narration omnisciente

Dans cette forme de narration, le récit est présenté à la troisième personne, permettant au narrateur d’accéder aux pensées de n’importe quel personnage à tout moment. Ainsi, il n’y a pas de limitations sensorielles, comparé aux autres types de narration.

Cette manière de raconter semble aisée à première vue, mais ne vous méprenez pas : maîtriser un narrateur omniscient pour livrer un récit efficace est une tâche complexe.

En réalité, cela a souvent l’effet inverse : en accédant aux pensées de tous les personnages, on risque de perdre le fil et de nuire à l’intrigue. (Où est le mystère lorsque les pensées intimes de tous les personnages sont révélées ?)

Les maîtres de ce style narratif utilisent avec parcimonie les changements de point de vue et insèrent des transitions appropriées lorsque nécessaires. Ils évitent les sauts fréquents d’un point de vue à un autre dans un même paragraphe – une erreur souvent commise par les débutants.

Quel type de narration choisir

Le choix du type de narration dépend de plusieurs facteurs, notamment du ton que vous souhaitez donner à votre histoire, de la proximité que vous voulez établir entre le lecteur et les personnages, et de la façon dont vous souhaitez dévoiler l’intrigue. Voici quelques considérations pour vous aider à choisir :

  • Intimité et immersion : Si vous voulez que les lecteurs se sentent étroitement liés au personnage principal, la narration à la première personne peut être idéale. Cela leur permet de vivre l’histoire à travers les yeux et les pensées du protagoniste.
  • Perspective globale : Pour une vision plus globale de l’histoire et une exploration des pensées de plusieurs personnages, la narration à la troisième personne peut être plus adaptée. Elle offre une vue d’ensemble et permet de suivre plusieurs arcs narratifs.
  • Omniscience et mystère : Si vous voulez un récit avec une perspective omnisciente, où le narrateur a une connaissance totale des événements et des pensées de tous les personnages, cela peut être fascinant mais aussi complexe à maîtriser.
  • Expérimentation narrative : Parfois, les auteurs optent pour des approches moins conventionnelles, comme des narrateurs multiples, des structures non linéaires, ou d’autres formes plus créatives.
  • Le ton et le style : Le choix de la narration peut aussi être influencé par le ton que vous souhaitez adopter (comique, sérieux, intime, etc.) et par le style de l’histoire que vous voulez raconter.

Prenez le temps d’explorer les différentes options, peut-être même en testant quelques passages avec différents types de narration pour voir ce qui convient le mieux à votre histoire. Et rappelez-vous, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse ; seulement celle qui s’accorde le mieux à votre récit.

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