Les règles de la description dans un récit

Les règles de la description dans un récit

Composante incontournable de l’écriture littéraire, la description s’avère parfois un exercice périlleux.

La description est indispensable pour donner un cadre au récit. Elle permet d’instaurer une atmosphère, d’accéder à l’intériorité des personnages et d’insuffler de la vie au texte. Cependant, une description trop dense ou mal ficelée peut très vite rendre la lecture fastidieuse, voire indigeste.

Quelles sont les règles de la description pour sublimer vos écrits ? Quels sont les pièges à éviter ?

Cette semaine, les Éditions Baudelaire vous livrent quelques clés pour donner un nouveau souffle à vos descriptions et faire mouche auprès des lecteurs.

Qu’est-ce qu’une description ?

La description est un moment du récit qui marque une pause dans le déroulement de l’intrigue. Elle a pour but de donner à voir au lecteur un lieu, un personnage, une ambiance, une sensation, etc.

Son rôle est essentiel : c’est par la description que vous apporterez de la profondeur, de la vraisemblance et de la singularité à votre texte.

Il existe plusieurs types de descriptions :

  • Description topographique : elle décrit l’espace dans lequel l’action se déroule. Selon le point de vue choisi, la description topographique peut également donner des indices sur la vision subjective d’un personnage et sur son rapport au monde qui l’entoure.
  • Description de personnages : elle permet au lecteur de se représenter l’apparence physique et peut être aussi révélatrice de la psychologie ou de l’histoire d’un personnage. Elle donne un éclairage sur une manière d’agir, de parler ou de nouer des liens avec les autres.
  • Description sensorielle : elle met l’accent sur les cinq sens et contribue, elle aussi, à donner du corps au récit. C’est la fameuse « madeleine de Proust » ! Un goût peut évoquer des souvenirs d’enfance, tout comme un parfum, un son ou une texture peuvent contribuer à renforcer une atmosphère pesante, festive ou romantique.
  • Description contextuelle : lorsqu’on ancre son récit dans un contexte historique, il paraît judicieux d’exposer les faits et enjeux qui marquent la période choisie ; sans quoi votre lecteur risque de se perdre. De même, lorsqu’on souhaite dépeindre un univers imaginaire, avec ses propres règles, ses lois et son histoire, il est important d’en décrire explicitement les particularités.

Ainsi, la description peut être purement objective (description de faits, de lieux, de personnages, sans connotation ni commentaire) ou teintée par la subjectivité d’un point de vue. Bien qu’elle mette l’action entre parenthèses, la description fait partie intégrante de l’intrigue : elle doit être cohérente avec votre ton et peut contenir des indices et des clés de compréhension pour la suite de votre récit.

4 règles d’or pour nourrir vos descriptions 

Observer autour de soi 

Quoi de mieux que de s’inspirer de ce qui vous entoure pour dépeindre des lieux ou des personnages vraisemblables ! À la terrasse d’un café ou lors d’un trajet en bus, par exemple, soyez attentifs aux mimiques ou à la manière dont les personnes à proximité s’expriment. Compilez vos observations, mais aussi des lieux visités et des scènes de vie, dans un carnet. Vous pourrez puiser dans ce vivier des détails qui ajouteront du réalisme à vos écrits.

Ne pas trop en dire 

Inutile de décrire les choses dans leur moindre détail. N’oubliez pas que votre lecteur sait à quoi ressemble un arbre ou une maison.

Si vous choisissez de décrire un élément, celui-ci doit être porteur de sens, être suffisamment atypique pour attirer l’attention ou contribuer à la mise en place d’une atmosphère. De même, pour décrire un personnage, plutôt que d’insister lourdement sur le fait que celui-ci soit anxieux ou naïf, pourquoi ne pas le manifester dans son discours et dans sa manière d’agir ?

Penser au rythme et à la cohérence 

Comme évoqué plus haut, la description est indissociable de l’intrigue et doit être pensée en conséquence. On imagine mal une description très fournie s’insérer dans une scène au rythme soutenu, comme une course-poursuite. En revanche, recourir à la description pour faire monter le suspense, en fragmentant la narration, est tout à fait envisageable.

Quoi qu’il en soit, gardez à l’esprit qu’une description influe directement sur le rythme du récit ; pour ne pas détonner, elle doit intervenir au moment opportun et s’inscrire dans l’esprit de la scène.

Employer des images fortes et personnelles 

La description est aussi un exercice de style ! Comme elle reflète un regard singulier porté sur le monde, il est préférable – comme bien souvent – d’éviter les lieux communs et de donner à voir un pan plus personnel de vous ou de vos personnages.

Plutôt que d’écrire « c’était une vieille maison », mettez l’accent sur les sensations et les émotions éprouvées par votre personnage.

  • Que ressent-il ?
  • Que lui évoque cette maison ?
  • À quoi pourrait-il la comparer ?

De cette manière, phrase après phrase, vous faites d’une pierre deux coups : votre lecteur se figure précisément ce que vous décrivez et entraperçoit également les spécificités de vos personnages.

En mettant à profit ces quelques règles de description, l’art de montrer par les mots n’aura bientôt plus de secret pour vous ! N’oubliez pas que ce sont tous ces petits détails qui donnent de la vie au texte ; cultivez votre sens de l’observation et restez curieux.

Crédit image : pixabay

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