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Après avoir connu de grandes mutations plutôt favorables à leur développement durant les XIXe et XXe siècles, les maisons d’édition font face à un tout autre contexte. La littérature séduit de moins en moins la jeunesse et les classes populaires et, alors que la demande n’a eu de cesse d’augmenter durant ces derniers siècles grâce à la mise en place de la culture de masse, une nouvelle tendance émerge.
Le nombre de livres publiés continue d’augmenter, mais les tirages diminuent. D’ailleurs, beaucoup d’ouvrages se vendent à moins de cent exemplaires. Cela s’explique par le fait qu’il est plus simple, de nos jours, de parvenir à publier un livre, notamment grâce au compte d’auteur et à l’autoédition.
De plus, l’écriture est devenue une activité très répandue. D’après Jean-Hubert Gailliot et Sylvie Martigny des éditions Tristam : on écrit souvent dans un souci de développement personnel et cela devient vite une vocation. Cependant, les ouvrages sont de plus en plus nombreux à ne pas trouver de lectorat à leur sortie. En effet, les ventes tentent à se concentrer sur un nombre d’écrivains limités. Les jeunes auteurs souvent déçus, pensent être dupés par les maisons d’édition qui sont en réalité tout aussi désabusées.
À la fin du XXe siècle, on assiste au développement du livre numérique. En 2007, Amazon commercialise Kindle et l’année d’après, on constate que la qualité de lecture sur l’écran des liseuses s’est considérablement améliorée. De plus, l’accès à Internet devient peu à peu la norme. Ainsi, le livre en version numérique s’impose. Il est également un moyen accessible pour les auteurs ne trouvant pas de maisons d’édition conciliantes, de faire connaître leurs récits et d’obtenir divers retours.
Le livre audio, quant à lui, progresse également et possède de nombreux avantages. Il permet aux personnes possédant un handicap visuel de profiter de la lecture, les personnes âgées y trouvent un certain confort et les personnes actives, un gain de temps et de place.
Cependant on peut voir, dans cette évolution du rapport à la lecture, une sorte de retour en arrière. En effet, la tradition orale est très ancienne et la lecture s’effectuait déjà à voix haute à l’époque de l’Antiquité !
Malgré le déclin des ventes de livres, et le fait que la population semble être moins attirée par la littérature de nos jours, on peut tout de même envisager que le rapport à cette activité n’a pas fini de se transformer. Les évolutions de support laissent présager que la littérature est loin d’avoir fait son temps. De plus, le contexte actuel de crise sanitaire semble avoir redonné l’envie de lire aux Français.
Et s’il s’agissait simplement d’une question de timing ? La lecture est propice à l’introspection, au retour sur soi : certaines étapes de la vie s’y prêtent plus que d’autres. Par ailleurs, les tendances s’avèrent souvent être cycliques et la littérature semble peu à peu revenir au goût du jour !
Voilà de quoi motiver les nouveaux auteurs à trouver et découvrir ce nouveau lectorat !
Crédit image : Pixabay