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Faire éditer son manuscrit est souvent une étape difficile. En 2012, en moyenne, pour 6 000 manuscrits envoyés, un seul était édité. Cette période de crise sanitaire ne fait pas exception à la règle. Au contraire nombreuses sont les personnes à s’être découvert une âme d’écrivain durant les différentes périodes de confinement. Ainsi les maisons d’édition et les grands éditeurs, très sollicitées, ont été contraintes d’augmenter leurs standards et les refus s’enchaînent. Cependant, de nombreux auteurs se sont également vu refuser leur manuscrit avant de connaître un très grand succès, c’est la raison pour laquelle il faut faire preuve de persévérance ! Nous vous proposons de voir ensemble les best-sellers qui ont été refusés par de grands éditeurs.
Le premier tome de la saga Harry Potter a bien failli de pas voir le jour, car jugé trop long pour un livre jeunesse. J.K. Rowling a essuyé de nombreux refus, avant que Bloomsbury n’accepte de publier le manuscrit. Loin de se décourager, elle est allée jusqu’à accrocher ces lettres sur le mur de sa cuisine, soulignant dans un tweet que cela lui faisait un point commun avec ses auteurs préférés. Elle s’est alors mise en tête de poursuivre ses tentatives tant que tous les éditeurs ne lui auraient pas envoyé une lettre de refus.
Rappelons qu’à ce jour, les sept volumes de la saga ont été traduits en soixante-dix-neuf langues et se sont vendus à plus de 450 millions d’exemplaires dans le monde.
Du côté de chez Swann fut également refusé par des grands éditeurs car jugé « incompréhensible ». C’est pour cela que Marcel Proust a fini par opter pour un contrat à compte d’auteur chez Grasset, c’est dire ! Il suffit parfois d’un concours de circonstances insensé pour que des perles de la littérature française soient mal jugées.
Le recueil de nouvelles d’Anna Gavalda Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, vendu à des millions d’exemplaires et adapté au cinéma fut refusé par les Éditions de l’Olivier, avant d’être accepté par Le Dilettante en 1999.
Parmi les plus tenaces, Romain Puértolas affirme avoir présenté les manuscrits de ses sept premiers romans qui furent tous refusés. Le huitième, L’Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, fut publié chez Le Dilettante avant d’être favorablement accueilli par la critique. L’auteur explique que c’est sa passion pour l’écriture qui l’a fait tenir, car il rédige ses histoires par plaisir, sans rien attendre en retour.
Ainsi, on peut souligner que les manuscrits ne sont pas toujours refusés parce qu’ils sont nécessairement mauvais. Parfois, il s’agit même d’enjeux financiers, marketing ou éditoriaux.
Il est donc important de persister tout en prenant en compte les conseils donnés et le contexte durant lequel vous tentez de publier:
Dans certains cas, il est même plus intéressant de repartir de zéro que de reprendre une histoire sur laquelle on s’acharne depuis trop longtemps. (Retrouvez ici un article complet pour savoir pourquoi votre manuscrit a-t-il été refusé)
Par exemple, Philippe Grimbert expliquait lors d’une interview que durant son adolescence, il écrivait des romans au style beaucoup trop alambiqué : il voulait tout raconter, tout aborder. Après une remise en question, l’auteur s’est tourné vers la rédaction d’essais, genre qui lui convenait beaucoup mieux ; avant de retenter sa chance du côté des histoires romancées avec, cette fois-ci, un style plus épuré. Ayant gagné en maturité, l’écrivain a de nouveau fait face à quelques refus avant de se faire publier par Grasset. Didier Van Cauwelaert, lauréat du prix Goncourt en 1994, a connu une histoire similaire.
Pour finir, ne voyez pas cette période comme une calamité alors qu’elle est propice au progrès ! Lorsqu’elle se remémore cette période de doutes, Annie Ernaux y voit une étape nécessaire. Dans une interview, elle va jusqu’à faire l’éloge de la « fécondité de l’échec » en expliquant : «Lorsque je reçois un prix littéraire, comme le prix Renaudot pour La Place, ou qu’un livre rencontre du succès, j’ai la nostalgie de ce temps où j’écrivais dans la solitude et le doute, sans savoir ce que deviendra ce que je rédige. J’éprouve même parfois un sentiment d’impureté du succès. »
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